Les autorités sur le gril après le drame de Duisbourg, les interrogations demeuraient sur l’enchaînement de circonstances qui a provoqué samedi, à Duisbourg (Allemagne), la mort de 19 personnes à la Love Parade.
Au lendemain de la tragédie qui a fait 19 morts samedi lors de la Love Parade organisée à Duisbourg, en Allemagne, les interrogations demeuraient sur l’enchaînement de circonstances qui a amené à une telle catastrophe. Les autorités de la ville et les organisateurs de la Love Parade ont bien entendu assuré tout faire pour expliquer la mort de ces personnes piétinées. Lors d’une conférence de presse qui a pris des allures de procès, elles ont toutefois renvoyé les questions sur les causes possibles du drame à l’enquête judiciaire ouverte dès samedi.
Pour l’heure, la seule certitude réside dans le triste bilan humain et dans le déroulement du drame : outre les 19 morts, la bousculade a fait également 340 blessés. Une Australienne, une Italienne, un Néerlandais et un Chinois figurent parmi les 16 morts identifiés, a indiqué le responsable adjoint de la police locale Detlef von Schmeling. La plupart des morts, âgés de 20 à 40 ans, ont été trouvés à l’extérieur du tunnel sur deux pentes raides surplombant la voie d’accès au festival. Autre élément acquis : cette bousculade s’est produite à l’intérieur et à l’entrée d’un tunnel, seule voie d’accès pour plus d’un million de fêtards qui cherchaient à gagner le terrain de l’ancienne gare de marchandises où se déroulait la Love Parade.
« Je les avais prévenus que la ville était trop petite »
Passé cela, les conjectures et hypothèses sur l’élément déclencheur du drame, et notamment sur un éventuel nombre de fêtards excessif pour le site, tendent à se mêler dans une certaine confusion. Ainsi, selon Wolfgang Rabe, chef de la cellule de crise de la ville, le terrain, d’une superficie d’au moins 120.000 m2, « pouvait accueillir jusqu’à 300.000 personnes (et) il n’était pas plein ». Une affirmation qui contredit radicalement la plupart des témoignages. La Love Parade, en 2008 dans la même région, avait attiré 1,6 million de ravers et, selon les organisateurs, quelque 1,4 million de personnes étaient réunies samedi. Mais selon le responsable adjoint de la police, « le seul chiffre dont on soit sûr » est celui des arrivées en train en gare de Duisbourg entre 9 heures et 14 heures locales, soit 105.000 passagers. Detlef von Schmeling affirme en outre que la police a soigneusement contrôlé l’écoulement des piétons vers ce tunnel de 200 mètres de long sur 30 mètres de large, et a fait tout son possible pour aider les victimes lors de ce qu’il a refusé de qualifier de « mouvement massif de panique ».
« Trop de barrières »
Face à cette absence de données officielles, les critiques n’ont pas tardé à fuser. A commencer par celles du président du syndicat national de la police Rainer Wendt, qui a lancé: « Je les avais prévenus il y a un an. Duisbourg n’est pas fait pour la Love Parade« . « La ville est trop petite et trop étroite pour un tel spectacle », a-t-il affirmé au quotidien Bild. Duisbourg compte 500.000 habitants.