Parmi les 90.000 documents qui ont fuité sur Wikileaks, l’un d’entre eux, datant de 2006, montre que l’armée américaine avait pu localiser Ousama Ben Laden. Ce alors qu’elle prétend avoir perdu sa trace depuis des années, assure la BBC sur son site.
Alors que la Pentagone a lancé une enquête sur les origines des fuites, relatant la conduite de la guerre en Afghanistan, dévoilées sur le site internet Wikileaks, plusieurs dossiers, parmi les 90.000 recensés, ont pour sujet la recherché du leader charismatique d’Al-Qaïda Ben Laden. Ce alors même que les Etats-Unis laissaient croire que sa trace avait été perdue depuis des années, affirme la BBC qui a pu consulter ces dossiers.
Ces documents, portant sur Ben Laden proviennent de rapports, établis entre 2004 et 2009, par diverses unités militaires ainsi que par les services de renseignement américain. L’un d’entre eux, datant de 2006, est particulièrement précis sur la localisation du leader islamiste. Il fait notamment état d’une rencontre entre Ben Laden et le mollah Omar, chef des Talibans, à la frontière afghano-pakistanaise. Cette rencontre, précise le document des services secrets, avait pour but de planifier des attaques suicides en Afghanistan. Les cibles ne sont pas révélées. Toutefois, le rapport stipule que les kamikazes avaient pour base le Pakistan.
Rien de nouveau selon Obama
Au-delà de cette révélation surprenante, d’autres rapports, environ 200, portent sur une unité spéciale américaine, la Task Force 373, dont la mission est de tuer ou capturer des leaders talibans ainsi que des cadres d’al-Qaïda. La Maison-Blanche a bien entendu réagi à ces divulgations. Son porte-parole, Robert Giggs a notamment déclaré que les fuites « pouvaient représenter un danger pour les forces coalisées engagées sur place ». Meme si, affirme-t-il, rien dans les informations dévoilées ne permet de conclusions nouvelles « sur la nature même de la guerre en Afghanistan ».
Dernière réaction en date celle de Barack Obama qui a affirmé mardi que les documents confidentiels sur l’Afghanistan publiés par la presse ne révélaient rien de nouveau mais justifiaient sa décision de remettre à plat la stratégie américaine dans ce pays, en décembre dernier. « Ces documents ne révèlent pas de problèmes qui n’ont pas déjà nourri notre débat public sur l’Afghanistan », a assuré le président américain lors d’une courte allocution devant la presse dans la roseraie de la Maison Blanche.
Le Pentagone ouvre une enquête criminelle
Les données publiées par Wikileaks ont fait l’effet d’une bombe. Moins de 24 heures après, l’affaire est prise en main par le Pentagone. L’armée de terre américaine a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête criminelle sur la publication par le site de la dizaine de milliers de documents militaires confidentiels sur la guerre en Afghanistan. L’investigation a été confiée à la Division d’enquête criminelle de l’armée de Terre qui est déjà chargée du dossier de Bradley Manning, un soldat de deuxième classe de 22 ans arrêté en mai. Il est soupçonné d’avoir transmis au site internet Wikileaks une vidéo montrant le raid d’un hélicoptère de l’armée américaine qui avait provoqué en 2007 la mort de deux employés de l’agence de presse Reuters et de plusieurs autres personnes à Bagdad. Le colonel Dave Lapan, un porte-parole du Pentagone, a cependant indiqué que l’agence enquêterait « sur un spectre plus large » au sujet des fuites qui ont conduit à la divulgation de 92.000 rapports militaires sur la guerre en Afghanistan datant de 2004 à 2009. « L’enquête en cours sur la diffusion de documents à Wikileaks (…) ne se concentre pas sur un individu en particulier, elle a un spectre plus large », a-t-il dit.